Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 15:27

Quorra-TRON 

La sortie de la dernière production de Disney, TRON l'héritage, projeté en technologie 3D cinéma numerique, a été accompagnée par une très forte campagne de publicité. Le film original avait marqué l'histoire du cinéma, du moins techniquement, car il proposait au spectateur d'entrer dans un monde complètement virtuel, celui d'un jeu vidéo. Les effets spéciaux n'étaient plus des ajouts localisés dans des scènes réelles, mais c'est le réel qui devait se faire une place dans des paysages et décors virtuels. Les jeux videos qui commençaient à peine à entrer dans nos salons, pénétraient déjà le cinéma!


Dans ce second volet, rien de bien neuf. L'esthétique de l'original est reprise, quelque peu modernisée, et le principe est toujours le même: nous proposer d'entrer dans l'univers d'un jeu vidéo. Rien qui puisse vraiment nous suprendre, vues les capacités des jeux vidéos actuels et des effets speciaux au cinéma. D'ailleurs l'histoire ne s'embarrasse pas d'explications, elle est plutot épurée (on est très très loin du monde proposé par un Blade Runner, par exemple, mais est-ce un exemple ou plutot une exception ??). On se doute très fortement du début, on peut deviner aisément la fin, il n'y a pas d'intrigue parallèle... L'intérêt est dans le spectacle, car il s'agit ici purement d'un spectacle, pour nous en mettre plein la vue!! Un film en mode "démo", comme les hackers faisaient en introduction d'un jeu cracké pour montrer de quoi ils étaient capable! En cela, on est bien dans le monde du jeu vidéo. Tout le film n'est donc qu'une série de jeux dans le jeu! Seulement le spectateur ne joue pas, il est forcé d'observer...

 

        thumbs_tron_07.jpg  thumbs_tron_08.jpg  thumbs_tron_09.jpg  thumbs_tron_10.jpg  thumbs_tron_08-copie-1.jpg 

La nouveauté cependant est la 3D. Rien d'agressif, peu de relief, un peu de volume mais, surtout, de la profondeur de champ. On est sur un plateau, comme un plateau de jeu, et on nous montre les perspectives (bords d'image noirs, lignes de fuites...). C'est beaucoup plus intéressant pour le spectateur qui, bien que forcé à la simple observation, peut "voler" littéralement dans les scènes. Les grands angles, les perspectives, et la caméra flottante, permettent "d'ouvrir" un monde, de générer un espace 3D dans lequel on peut naviguer. Les courses de motos et de jets (belles trouvailles dans leur création express) fonctionnent formidablement bien! La caméra est toujours placée à un endroit qui produit pour le specateur un effet maximum (contre-plongée, point pivot etc...). Reste que ces effets sont là pour du spectacle pur (et ca marche!) mais quand cela s'arrête, on a fortement tendance à s'ennuyer (surtout quand des dialogues sans but, ou un "redémarrage" sans raison, nous forcent à attendre sans trop savoir pourquoi...)

 

       tronlegacybanner.jpg     tron-legacy-double_light-cycle-copie-1.jpg  tronlegacylightcycle.jpg


La 3D ici ne constitue pas une vraie révolution. Il y a des (nombreux) passages de bravour, mais cela n'ajoute rien à l'histoire, et en tant qu'élément moteur du scénario (beaucoup de scènes inutiles ne servent en fait qu'a nous faire espérer des prochaines actions en 3D), elle est finalement trop peu utilisée. Cependant, la vraie innovation (et réelle découverte pour le spectateur) c'est l'utilisation du son dans un univers 3D ! Le mixage son n'a ici pas besoin d'être "réaliste" (qu'est que la réalité dans un monde virtuel?), pas besoin de recreer l'ambiance d'un parc avec le chant des oiseaux, ou bien le concert de klaxon d'un embouteillage. On assiste donc à un festival d'innovations sonores, d'effets de spatialisation (le son qui tourne au dessus de nous, ou passe dernière en ressortant de l'autre côté...), de défragmentation (son decoupé dans le temps, mais aussi en fréquence) ...etc... choses qui font deja partie du "langage" musica des Daft Punk, qui assurent ici une bande son très appropriée, très efficace. Tout comme la 3D qui retombe, se relache, dans les moments classiques du film, la musique aussi nous enchante pour nous "laisser retomber" ensuite, avec des thèmes guerriers classiques, où l'on quitte les sons numériques pour des cimbales, tambours, violons et cuivres  en grande trombe....


Enfin, contrairement à Matrix, où le monde virtuel decuplait les possibilités du réel, ce monde-ci nous limite à l'observation et par ailleurs limite les protagonistes dans des actions predefinies, aucun nouveau programme ne peut etre ecrit. Tout doit avoir ete ecrit a l'avance. Nous sommes bien dans un monde de jeu video, où tout a déjà été pensé à notre place...

 

images: Disney. http://tronlegacy.fr/category/images/

Partager cet article
Repost0

commentaires